Naissance au parc urbain

Le parc urbain de Pont-du-Casse est un havre de paix pour bon nombre d’insectes, amphibiens, volatiles. Ces jours-ci pas moins de neuf canetons ont vu le jour dans ce nouvel espace aquatique. Maman et ses petits se baladent sur l’eau et se cachent dans les roseaux. La vie s’écoule pour eux tranquillement. La nichée s’offre au regard des promeneurs tel un petit bonheur simple mais ô combien appréciable. Même l’installation de la nouvelle boîte à livres sur le site n’a pas dérangé la petite famille qui vaque à ses propres occupations et préoccupations.

Pour les plus anciens, un retour sur l’histoire de « Saturnin », de Jean Tourane, et de l’ouvrage d’Hans Christian Andersen « Le Vilain Petit Canard » titille la mémoire.

Profitons-en pour se souvenir d’une fable de Jean de La Fontaine, pas très connue, mais toujours dans un français bien lointain :

«LA TORTUE ET LES DEUX CANARDS »

Une tortue était, à la tête légère,
Qui, lasse de son trou, voulut voir le pays,
Volontiers on fait cas d’une terre étrangère :
Volontiers gens boiteux haïssent le logis.
Deux canards à qui la commère
Communiqua ce beau dessein,
Lui dirent qu’ils avaient de quoi la satisfaire :
Voyez-vous ce large chemin ?
Nous vous voiturerons, par l’air, en Amérique,
Vous verrez mainte République,
Maint royaume, maint peuple, et vous profiterez
Des différentes mœurs que vous remarquerez.
Ulysse en fit autant. On ne s’attendait guère
De voir Ulysse en cette affaire.
La tortue écouta la proposition.
Marché fait, les oiseaux forgent une machine
Pour transporter la pèlerine.
Dans la gueule en travers on lui passe un bâton.
Serrez bien, dirent-ils ; gardez de lâcher prise.
Puis chaque canard prend ce bâton par un bout.
La tortue enlevée on s’étonne partout
De voir aller en cette guise
L’animal lent et sa maison,
Justement au milieu de l’un et l’autre oison.
Miracle, criait-on. Venez voir dans les nues
Passer la Reine des tortues.
La Reine. Vraiment oui. Je la suis en effet ;
Ne vous en moquez point. Elle eût beaucoup mieux fait
De passer son chemin sans dire aucune chose ;
Car lâchant le bâton en desserrant les dents,
Elle tombe, elle crève aux pieds des regardants.
Son indiscrétion de sa perte fut cause.
Imprudence, babil, et sotte vanité,
Et vaine curiosité,
Ont ensemble étroit parentage.
Ce sont enfants tous d’un lignage.