Viviane da Silva : « Le théâtre est mon oxygène »
Le théâtre est venu à Viviane da Silva, il y a 50 ans, par hasard. Elle a tout de suite réalisé tout le bien que cette pratique lui procurait et depuis n’a jamais quitté les planches.
« Au guichet du Crédit Agricole, je rougissais à la moindre occasion. C’est en suivant une collègue au conservatoire de musique que j’ai découvert, tout à fait par hasard, les cours de théâtre. Ce fut une révélation », se souvient la fondatrice de la troupe cassipontine Les Comédiens du Chêne. Après avoir franchi tous les paliers, obtenu des prix, le destin devait à nouveau frapper à sa porte. « Lors d’une soirée récréative pour personnes âgées, je lisais des poèmes sur la scène du théâtre Ducourneau. Gilbert Fongaro, maire de Pont-du-Casse, était dans l’assistance et m’a proposé d’ouvrir une classe de théâtre dans sa ville. »
Les petites mains, secret de la réussite des Comédiens du Chêne
C’est ainsi qu’a commencé l’aventure, le 1er octobre 1987. « Je pensais inculquer les bases du théâtre à des enfants et ce sont cinq adultes qui se sont inscrits dont certains m’ont accompagné de mille manières et sont toujours à mes côtés. Le secret des Comédiens du Chêne tient d’ailleurs dans le soutien indéfectible d’une multitude de petites mains. »
Au moins 150 acteurs seront passés par les Comédiens du Chêne. Certains pour quelques années, d’autres, comme Francis Tortul acteur emblématique de la troupe, sont fidèles depuis 35 ans. « Nous avons eu jusqu’à une vingtaine d’acteurs dans la troupe. Cela s’est un peu effrité. Il est vrai que la démarche de monter sur scène n’est pas toujours aisée. J’ai en outre une réputation d’exigence qui bloque peut-être certains », avoue Viviane qui poursuit : « une troupe, même amateur, se doit de respecter son public. Depuis des années, nous remplissons le Diapason (centre culturel de Pont-du-Casse) avec un public fidèle. Il faut croire que nous sommes dans le vrai. »
Pour des élèves de 5 à 75 ans, Viviane da Silva continue d’enseigner le théâtre avec la même passion. « Nos portes sont ouvertes. Il ne faut pas hésiter à essayer. Des exercices d’élocution, de respiration, d’expression peuvent apporter un bien-être et une assurance qui peut s’avérer fort utile dans la vie quotidienne. Et puis il y a le plaisir. En ce qui me concerne, je ne peux envisager de raccrocher. Dès la fin de la saison, je vais me replonger dans la lecture de nouvelles pièces pour entamer la prochaine. Le théâtre est mon oxygène. »
(Texte et photo Richard Bohan)