Hôtel d’Occitanie, l’espoir de revoir sa clientèle

Nicole Fichot, la patronne de l’Hôtel d’Occitanie (ancienne enseigne Auberge d’Occitanie), met tout en œuvre pour relancer l’activité de son établissement 2 étoiles avec piscine et sauna, car même si l’hôtel n’a pas fermé durant le confinement, elle n’y a pas vu grand monde et pendant plus d’un mois elle n’a accueilli personne. Avant même l’annonce du confinement, la propriétaire des lieux avait instauré des gestes barrières et une procédure de désinfection des chambres et des salles : « J’ai mis en place des choses qui me paraissaient tellement évidentes pour continuer à recevoir ma clientèle dans les meilleures conditions d’hygiène et de sécurité, sans qu’elle me soit imposée puisque j’ai agi quinze jours avant l’annonce du confinement ». Gestes qui ont été suivis de l’installation d’un film protecteur au niveau de l’accueil.

Ensuite, comme bon nombre d’entreprises, elle a utilisé ce temps «mort » pour apporter des améliorations, s’occuper du jardin et des terrasses, peaufiner la nouvelle décoration des vingt-sept chambres, pour continuer à entretenir la piscine et ses abords et a même fait réaliser des travaux d’électricité qui n’étaient programmés que plus tard. Elle a vu le dernier client le 17 mars et jusqu’au 27 avril, aucune réservation, pas de visite, pas d’appel. Par la suite, la barrière des 100 km n’a pas pu inciter les touristes aux déplacements ni même les commerciaux ou les entreprises à envoyer leur personnel sur le terrain. La semaine dernière, timide reprise avec la venue d’ouvriers travaillant au Passage-d’Agen.

Nicole veut rester confiante, car en cette première semaine de juin, elle a enregistré une réservation professionnelle, ainsi que quelques réservations pour le mois d’août. Nous avons la chance d’avoir le soleil avec nous. Avec la phase 2 du déconfinement, les gens vont avoir envie de circuler, ils vont se sentir mieux ne serait-ce que par la reprise du travail pour certains.

– Comment voyez-vous l’avenir proche pour votre établissement ?

– Je suis optimiste quoi qu’il en soit, je pense que, cet été, les clients réserveront au dernier moment. Je table aussi sur les locaux qui recevront leur famille et n’auront pas forcément la place de loger tout le monde. C’est habituel qu’on réserve chez moi pour ces raisons que ce soit pour des habitants de Pont-du-Casse ou alentours. Une réception de mariage était programmée pour la fin juillet, à ce jour je n’ai pas encore de nouvelles. J’ai la chance, si je puis dire, de tenir un hôtel plutôt qu’un restaurant, car cela va être difficile pour les restaurateurs. À la reprise de ce lieu en 2012, j’avais tenté de travailler comme les anciens propriétaires en proposant la restauration au public au quotidien. J’ai, rapidement, privilégié l’activité de l’hôtellerie. J’ai adopté une autre manière de rentabiliser en proposant les repas le soir à la clientèle de l’hôtel. Sur réservation, j’accueille des repas de famille et des groupes à midi, selon ma charge de travail et les week-ends hors saison. Je travaille sur réservation, avec des produits locaux, et c’est plus simple à gérer pour moi d’autant que je suis polyvalente, c’est un atout ; j’ai exploité un restaurant pendant onze ans avant de rejoindre Pont-du-Casse. Et je précise que la piscine est réservée à ma clientèle, car j’ai, régulièrement, des appels de personnes qui voudraient bien venir lézarder chez moi, l’après-midi. Je les renvoie vers la piscine municipale.

– Avec votre franc parler, vous souhaitez vous exprimer sur ce que notre pays a vécu. Quelle est votre analyse de la situation ?

– Je suis très en colère s’agissant de la gestion de la crise, tout d’abord par rapport aux masques qui ne servaient, soi-disant, à rien, et sur bien d’autres points. Moi comme d’autres entreprises, nous ne devons pas subir les inconséquences de la crise. J’avais recruté une jeune femme en CDD dès le 17 février (jusqu’à octobre) pour quinze heures par semaine au début, afin de monter en puissance au fur et à mesure de l’approche de la saison estivale. J’ai dû la mettre en chômage partiel. La levée des 100 km va faire du bien à beaucoup, mais tout ne repartira pas comme avant. Et ce n’est pas les 1500€ reçus qui vous nous permettre de sortir la tête hors de l’eau. Cette somme a remboursé l’investissement dans l’achat des masques, des gants et du gel. Je comprends bien que cette somme n’est pas grand-chose individuellement et qu’elle est gigantesque par rapport au nombre d’entreprises qui l’ont reçue, mais il va falloir réfléchir à d’autres moyens pour relancer l’économie. Il faut arrêter d’infantiliser les gens, on sait faire, on a compris l’utilité des gestes barrières, nous avons été assez sensibilisés, à part quelques brebis galeuses qui n’en ont pas pris conscience. On a créé un climat anxiogène, les gens ont peur, il faut arriver à sortir de ça aussi. Il faut être pragmatique, c’est ce que je crois, mais cela m’a fait rire de l’entendre dire par le Premier ministre, car ce n’est pas l’exemple qu’il a pu donner, à mon sens.

– La retraite approchait pour vous, à ce jour, croyez-vous pouvoir mener à bien vos projets ?

– Face à ces mois de crise sanitaire, je vais devoir attendre pour prendre ma retraite. Elle était programmée pour dans quatre ans, ce qui veut dire que j’avais déjà projeté de vendre l’établissement. Aujourd’hui, ce n’est plus d’actualité. Ce n’est pas en soi très grave, je travaillerai le temps qu’il faudra si ma santé me le permet, car mon fonds de commerce, c’est ma retraite et je ne peux pas me permettre de le vendre à perte. Car ce n’est pas avec ma petite retraite de commerçante que je vais pouvoir subvenir à mes besoins.

– Quel est votre regard sur la rentrée de septembre ?

– Je présage un avenir sombre pour tous. Là, je suis pessimiste pour tout le monde, même si moi je pense encore m’en sortir. Le mois de septembre pourrait être un tsunami, une catastrophe sans nom avec des mouvements sociaux de blouses blanches, noires, de gilets jaunes, de bonnets rouges et autres. Je crains de nombreuses faillites et des licenciements à la rentrée. Actuellement, le chômage partiel peut aider, mais il prendra fin. Sur le plan touristique, est prévue l’annulation des charges pendant quatre mois, ça ne suffira pas pour rebondir.

Quoi qu’il en soit, les chambres de l’Hôtel d’Occitanie sont relookées et la clientèle sera toujours  accueillie dans le respect des règles sanitaires et du bien-vivre qu’elle affectionne en Lot-et-Garonne. L’hôtel est partenaire Citotel, réseau de fidélisation de la clientèle et est doté d’un parking gratuit et d’une offre de wi-fi gratuit.

Nicole Fichot aime mettre en avant le côté paisible de son établissement avec un accès pour les  personnes à mobilité réduite et les aménagements extérieurs ne font que renforcer l’idée de tranquillité que l’on peut se faire d’un lieu en milieu rural mais aux portes d’Agen.

Contact : tél. 05 53 67 62 84 ; courriel : contact@hotel-occitanie-agen.com

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