De la discipline au tabac-presse de David

Durant cette période compliquée de confinement, nous faisons le tour, tous les jours, des commerces qui sont restés ouverts sur la commune. Aujourd’hui, le tabac-presse du cœur de ville tenu par David Benhouahab.

Le buraliste, situé en face de la mairie, a mis tout en œuvre dans son magasin pour ouvrir au public en toute sécurité. Les horaires ont été remodifiés, le bureau de tabac-presse est désormais ouvert de 8 heures à 19 heures, non-stop, et le dimanche matin.

La clientèle est accueillie au sein du magasin au compte-gouttes (trois par trois), les autres attendant à l’extérieur. Un sens de circulation est observé afin que les clients respectent la distanciation.

« Je fais régner l’ordre et la discipline dans l’intérêt de tout le monde. Je demande aux gens de s’écarter quand ils sont trop près, ils ne sont pas encore équipés de gants. Je désinfecte à la Javel et au gel y compris les terminaux de paiement. Au sujet des moyens de paiement sans contact, j’avais un souci pour les achats de plus de 30€. À la seconde semaine de confinement, j’ai commandé un nouvel appareil  qui rend le client autonome », explique le buraliste.

Celui-ci remarque, comme bien d’autres commerçants, que les clients (es) viennent moins souvent mais achètent davantage lors de leur visite. Par contre, il a limité la vente des cartouches de cigarettes à deux. « Les clients qui achètent du tabac ou des cigarettes ne cessent pas pour autant de fumer, même si certains diminuent leur consommation. Et pour la partie presse ? C’est moins régulier car les dépôts de presse sont moins ravitaillés  par les maisons de la presse. Ils répartissent au prorata des comptes clients », poursuit-il.

Rassurez-vous Cassipontins, Cassipontines, David reçoit la presse quotidienne locale et régionale au jour le jour, celle qui offre encore un lien avec l’extérieur apprécié par beaucoup.

« La situation est compliquée, il faut exagérer les gestes barrières, il faut être très prudents et se protéger individuellement. Il est important que les gens se sentent en sécurité quand ils se déplacent dans un commerce. J’apprends à certains de pousser les portes battantes avec l’épaule, il faut être plus pragmatique, car beaucoup encore ne comprennent pas ces mesures, l’ennemi étant invisible », rajoute avec conviction David Benhouahab.

Et pour parfaire l’équipement, alors que les solutions proposées pour sécuriser son comptoir  ne convenaient pas à l’installation, et après avoir vu à la TV, il y a quelque temps, un commerçant chinois témoigner depuis le XIIIarrondissement de Paris, il a confectionné, comme lui, un rideau plastifié, après s’être renseigné sur l’efficacité d’une telle pratique. En fait, il a, sans y penser, fabriqué un genre de paravent…chinois. On le constate tous les jours, les Français sont imaginatifs quand il s’agit de préserver la santé de tous.

Ouverture : Du lundi au samedi, de 8 heures à 19 heures et le dimanche, de 8 heures à 12h30

Tél. 05 53 87 63 00.

 

 

La carotte, emblème des buralistes

 

Oui, oui, c’est bien une carotte qui est apposée sur les devantures des bureaux de tabac-presse. Quelle drôle d’idée ! Déjà, il faut comprendre que cette enseigne rouge représente une carotte, peut-être même que sans trop d’imagination, on pourrait y voir autre chose. Mais bon, l’Histoire et même la légende affirment que la carotte représente bien le métier. Le plus amusant est que cet emblème est devenu une obligation légale depuis… 1906. La carotte a quelque peu changé de couleur au fil du temps, passant de marron à rouge et surtout, aujourd’hui, elle doit, pour répondre à la législation, être lumineuse. Cela vous en bouche un coin, non ? Chacun y va de son savoir ou de son imagination. Il paraîtrait qu’autrefois pour conserver ces feuilles dans une tabatière, il était ingénieux d’y ajouter un morceau de… carotte pour ensuite fumer ou chiquer le tabac préalablement râpé. D’où la chanson : « J’ai du bon tabac dans ma tabatière… ». À savoir qu’en version courte, c’est un couplet. La version rallongée jusqu’à dix couplets fut inspirée par l’abbé Gabriel-Charles de Lattaignant au XVIIIe  siècle.  Mais voilà, cette explication ne serait pas la bonne.

Il s’agirait tout simplement de la manière dont on vendait le tabac, dans les années « 1500 ». On assemblait les feuilles en petits rouleaux ficelés ressemblant à des… carottes. C’est pour cela qu’en période de revendication, les buralistes déversent des carottes en des lieux stratégiques. La carotte rendant aimable, on comprend pourquoi nos buralistes sont toujours sympathiques.